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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 18:01
Au matin, je prends ma voiture pour aller vers le nord. Sur la route, quelques kilomètres au nord de Matsumoto, je visite Dai Ô Wasabi Nôjô, une grande plantation de wasabi. L'endroit se trouve le long d'une rivière buccolique, sur laquelle on peut faire des excursions en bateau. Cela rappelle un peu le Marais Poirtevin.

La plantation est un espace de promenade très agréable. On peut garer sa voiture sur un grand parking. A l'entrée, se trouvent les boutiques, puis il y a plusieurs champs inondés d'eau, au dessus desquels sont tendus de grands filets noirs. On trouve également de petits chemins ombragés, avec de petits sanctuaires. Un peu de fraîcheur ne fait vraiment pas de mal. Je mange une glace au wasabi. C'est assez bon, avec une amusante sensation de picotement sur la langue. A la sortie, j'achète un jus de wasabi. Je le bois au bord de la rivière, en discutant avec les bateliers. Ils m'avouent qu'ils trouvent cette boisson dégueulasse. Je confirme.

































Je reprends la voiture, toujours vers le nord. Je dois prendre la route 19, puis, après Nagano, la 403. Mais je prends finalement la 403 juste après Matsumoto. C'est une très jolie petite route de montagne. La conduite est difficile, on dépasse rarement les 40 km/h. A chaque virage abordé un peu trop rapidement, la voiture prévient vocalement qu'il y a un virage.

Dans l'après-midi, je trouve Jigokudani, où l'on peut paraît-il voir des singes. Il faut laisser la voiture sur un parking, puis marcher 20 minutes dans une superbe forêt surplombant un torrent. Très belle promenade. Je manque de marcher sur un serpent, qui se sauve dans le ruisseau longeant le chemin. Il a l'air d'avoir eu plus peur que moi.

On finit par tomber sur un hameau, composé d'une auberge et quelques maisons en bois, au dessus du torrent. Le paysage devient sauvaga. De la vapeur sort de la terre. En haut d'un chemin, une maison marquant l'entrée du parc proprement dit.


Le parc lui-même est constitué d'une vallée, sans verdure, avec le torrent qui coule au fond. C'est l'heure du repas, le personnel donne à manger aux singes, qui courent dans tous les sens pour se nourrir ; certains se chamaillent. Je m'attendais à voir un grand bassin, avec une vingtaine de singes barbottant dedans. En réalité, c'est une vallée, avec une grève, des chemins en terre, des rochers, le torrent... bref, l'endroit est très grand. Le bassin en lui-même, tout petit (25-30 m²), se trouve dans un coin. Et dans cette vallée, les singes sont très nombreux, se promenant dans tous les sens. On les croise, de près. Il est interdit de les toucher, mais on est vraiment parmi eux. Certains se baignent dans le bassin, d'autres dans le torrent. Ils vaquent à leurs occupations, ignorant les humains, dont ils n'ont pas du tout peur. Bien entendu, les petits sont craquants.

















































Retour à Matsumoto par l'autoroute. J'ai toujours du mal à comprendre les limitations de vitesse au Japon. Dans le premier pays producteur de voitures du monde, les vitesses ont l'air d'être limitées à :

40 km/h en ville ;
50 km/h sur les routes hors agglomérations, que ce soit dans les virages dangereux ou dans les lignes droites ;
80 km/h sur les autoroutes. Apparemment, sur certains tronçons, on a droit à un petit frisson à 100 à l'heure ! Quel contraste avec l'Allemagne, deuxième pays producteur de voitures au monde.

Les Japonais roulent donc tranquillement, voire même franchement lentement, mais dépassent en général les limites dès que le traffic la rectitude de la route le permettent. Sur l'autoroute, je fais donc comme tout le monde, je roule à 110, alors que les panneaux indiquent 80.

Les autoroutes sont en parfait état, très bien aménagées, et comprennent un nombre incroyable d'ouvrages d'art. Il y a donc de nombreux péages, certains très chers. A la sortie d'un tunnel, il faut payer 100 yens. Pour payer, je me colle sur la gauche, comme en France, je suis donc trop loin de la caisse, qui se trouve évidemment à droite. Pendant que j'essaie de comprendre le système et que je cherche une pièce, la machine, qui parle aussi - et cette fois-ci çà ne peut pas être pour les aveugles - me répète patiemment que je lui dois 100 yens. J'ai envie de taper dessus pour la faire taire, mais on n'est au Japon, il faut rester poli. Finalement, plutôt que de manoeuvrer pour me rapprocher de la machine, je prends le risque de jeter, de loin, ma pièce dans le panier. Réussite du premier coup ! La machine me gratifie d'un aimable "arigatô gozaimashita". Ici, même les machines sont polies.

Arrivé suffisamment tôt à Matsumoto, j'ai le temps d'aller visiter un domaine viticole. J'ai surtout le temps de visiter la boutique, le chai n'étant visible qu'à travers une vitre. Les fûts de chêne sont français. C'est une vraie "winery", c'est à dire une usine à vin, avec une grande boutique qui vend des produits dérivés et tout de même quelques bouteilles. On dirait une "winery" californienne, avec toutefois un service à la japonaise.

Je goutte quelques vins, franchement pas terribles. Toujours ce goût manquant de netteté. J'achète tout de même une bouteille, par curiosité. Cà va être amusant au milieu d'une dégustation à l'aveugle. Retour à l'hôtel, en passant par les vignes. Celles-ci sont hautes, attachées par le dessus à un grillage.


Y. passe me prendre à l'hôtel, et m'emmène dans une izakaya dans une rue parallèle. C'est un vieil établissement, bien décoré, avec de nombreuses pièces. Le genre d'endroit que l'on aimerait trouver dans les guides. Une valeur beaucoup plus sûre que les adresses foireuses ou introuvables du Routard U.S.

A peine installé à table, Y. me dit pour plaisanter qu'il est presque alcoolique. Ce n'est donc pas ce soir que je vais tenir ma promesse... d'ivrogne. Nous mangeons des intestins de poulpe (dur dur), des larves d'abeille (sucré et croquant), du sashimi de cheval (délicieux), des tempuras, et beaucoup d'autres choses. Nous buvons chacun 2 bouteilles de bière plus une demie bouteille de saké. Y. m'invite. Il me propose ensuite d'aller boire un verre. J'accepte à condition que ce soit moi qui l'invite.

Voici quelques restes du repas



Nous allons dans un bar, où nous buvons chacun 2 umeshû (vin de prune, sucré, ma boisson japonaise préférée). Contrairement à ce qui était prévu, c'est lui qui invite. Et en plus, il demande à son taxi de faire un détour pour me déposer à l'hôtel.

Soirée très agréable, au cours de laquelle nous avons notamment parlé d'Emmanuel Bove, écrivain français totalement inconnu de moi, et dont Y. est féru. Cela me rappelle la thèse que M. J., l'un de mes amis allemands, a faite (en français SVP) sur Saint-Evremond, autre auteur français.
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