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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 22:20

Quand on a prévu de passer un week-end en Bourgogne et que la pluie est annoncée, on souhaite vivement que Météo-France se trome. Après tout, ce ne serait pas la première fois. Mais ce week-end, ils avaient vu juste. Le départ s'est donc fait sous l'eau, direction Beaune.

 

Réservation avait été faite à l'hôtel Central. Idéal situé entre la place Carnot et les Hospices, les prix y sont raisonnables, l'accueil sympathique et les chambres propres, même si le style est un peu dépassé. C'est en tout cas le camp de base idéal pour écumer la région.

 

Sous la pluie, Beaune garde toujours son charme de ville bourgeoise, calme et touristique. Les immeubles sont jolis, les restaurants nombreux, et les boutiques de vin laissent peu de place aux autres commerces. La moutarde et l'époisse y ont toutefois leur place.

 

Le premier matin, nous avions pris rendez-vous à Meloisey, au domaine Denis Carré. Nous avons été reçus par le propriétaire. Les locaux, très propres, sont composés d'un chais au rez-de-chaussée, et d'une cave voûtée, renfermant une quantité impressionnante de fûts pour un domaine de cette taille. Des efforts considérables semblent être faits sur la qualité et l'entretien du matériel.

 

Le propriétaire, fort bavard, nous a fait découvrir sa gamme, dominée par les rouges. Le producteur est volubile, passionné, et revendique son caractère paysan (dans le bon sens du terme : il est proche de sa terre et de ses vignes). Après le café du matin, c'est toujours beaucoup plus difficile d'apprécier. Cependant, le Bourgogne blanc "sous la Velle" est très aromatique, et le Meursault "Les Tillets" est très précis.

 

En rouge, le Hautes-Côtes-de-Beaune "Le Clou", le Savigny-les-Beaune et l'Auxey-Duresses présentent un beau fruité et une belle minéralité. Ensuite, le Beaune 1er Cru "Les Tuvilains" et le Pommard 1er Cru "Les Charmots" gagnent en profondeur. Le Saint-Romain est également très bien fait. A 14 €, cela reste raisonnable ; d'ailleurs, seul le Pommard dépasse les 20 €.

 

A la sortie, nous sommes accueillis par la pluie. Intermittente, elle est généralement drue, et fait apparemment le bonheur des vignerons qui viennent de labourer. Cela devrait donc faire le nôtre quand le vin sera consommable, donc acceptons ces ondées, même si les nuages bas et l'absence de feuillage dans les vignes rendent ce paysage triste.

 

Les quelques tentatives de sortie de la voiture permettent de bien voir la variété de sols sur des surfaces très réduites. L'absence de végétation et les labours récents ont au moins cet avantage. Pour le reste, nous ressortons des champs tout crottés, et j'hésite aujourd'hui à nettoyer l'intérieur de ma voiture, dont la moquette est recouvert de terre de Montrachet. C'est la même terre qui est restée collée aux semelles de mes chaussures, je vais l'enlever délicatement pour la poser au pied de mes plantes vertes. Mon caoutchouc va passer en Grand Cru, ce n'est par rien !

 

Le midi, retour à Beaune pour un déjeuner tardif. L'un des rares restaurants ouverts ce dimanche après 13h30 était la brasserie Le Carnot (18 rue Carnot). Sa terrasse déserte, son ardoise proposant des pizzas et des croque-monsieur n'étaient pas très attirants. Mais l'intérieur est tout autre. L'alignement des tables en bois, les nombreux convives, l'ambiance bruyante rendaient subitement le lieu chaleureux.

 

En dehors des pizzas, on peut aussi trouver des plats plus locaux, comme les oeufs en meurette. Menu bourguignon roboratif, service très gentil, prévenant même que les quantités sont généreuses et qu'il vaut mieux commander en plusieurs fois.

 

L'après-midi était bien entamée, et commençait à s'assombrir, si cela était possible. Nous sommes remontés vers le nord, mais sans aller plus loin que Vosnes-Romanée, et surtout sans descendre de voiture. De toute façon, la nuit commençait à tomber et la pluie continuait, de plus en plus fort. Quel bonheur pour les vignerons !

 

Nous avons suivi un chemin goudronné au dessus du village, et avons fait demi-tour entre La Grande Rue et La Romanée Conti. A notre droite dans le sens de la descente, la terre de La Grande Rue est marron-noire. A gauche, celle de La Romanée Conti est beaucoup plus rouge. Et pourtant, un seul chemin les sépare.

 

Le soir, retour à Beaune, puis quelques heures à peine après être sortis de table, nous y revenons. Cette fois-ci, nous choisissons une valeur sûre, Le Gourmandin, place Carnot. C'est de toute façon l'un des seuls restaurants ouverts le dimanche soir. La souris d'agneau est excellente, à la fois fondante et craquante, et le Santenay 1er Cru rouge est superbe. Le prix des plats est plutôt raisonnable, par contre les vins sont chers, comme partout dans la ville d'ailleurs.

 

Le lundi matin, départ pour Viré-Clessé, où nous avons rendez-vous avec Jean-Pierre Michel. Les bouteilles que j'avais goûtées de lui avaient retenu mon attention (voir ici), ce qu'avait ensuite confirmé un coup de coeur de la RVF. Nous sommes très gentiments reçus par madame. Monsieur fait une apparition, prenant malgré tout le temps de nous montrer le matériel, de nous donner quelques explications techniques, et de nous faire goûter des vins à trois stades d'élevage différents.

 

Dans les vins finis, j'ai particulièrement apprécié les 2010, plus frais que les 2009, manquant à mon avis d'acidité. Les prix sont très raisonnables - nous ne sommes plus dans la Côte.

 

Retour au pas de charge à Beaune, où nous avions enfin pu réserver au restaurant Ma Cuisine (passage Sainte-Hélène). Restaurant sympathique, très bon, avec un choix de vins incroyable. La carte est longue comme une semaine sans vin, avec des bouteilles à tous les prix, même les plus élevés. Pour accompagner la superbe assiette de poisson et l'excellent saucisson aux morilles, nous avons prix un très beau Puligny-Montrachet 2008 du domaine Carillon.

 

Le plein était fait, nous pouvions reprendre la route pour Paris.

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