Avant le 11 mars, ce qui frappait à Tokyo, c'était notamment son extrême luminosité. Ses éclarairages multiples et multicolores, ses grandes avenues féériques, ses ruelles plus sombres. On passait en un instant de l'ombre à la lumière, de la cohue à l'intimité. Qu'en est-il aujourd'hui ? J'ai hâte d'aller vérifier sur place.
Dès la gare, la foule est compacte, les couloirs sont très clairs, très propres. Tout a l'air neuf, lumineux.
Il est très facile de s'y perdre. C'est tout simplement la gare la plus fréquentée du monde : 12 fois l'affluence quotidienne de la gare Saint-Lazare. Vous me suivez ? Pour sortir, il faut trouver une sortie. Pas difficile, il y en a 200. Le plus dur est de trouver la bonne. Allez, prenons au hasard, du côté est.
Ce côté est dominé par les magasins, de toutes tailles, et notamment plusieurs grands magasins, comme Isetan. On y trouve aussi de nombreux restaurants, karaoke et autres lieux de détente et de plaisir, du plus petit au plus grand, à tous les étages des immeubles. Pour les retrouver, c'est en principe très simple : il suffit de regarder les enseignes lumineuses accrochées aux immeubles. Elles sont évidemment nombreuses et se perdent entre les publicités tout aussi lumineuses et les écrans géants.
Pour aller du côté ouest, il suffit de retraverser l'un des nombreux passages de la gare, ou bien de prendre le petit tunnel bas de plafond passant sous les voies. Pas d'inquiétude à avoir : s'il est peu engageant, il est malgré tout sans risque, et nous mène dans un tout autre quartier. Ici se mélangent les tours du quartier d'affaires et les ruelles, bordées de petits immeubles. Les boutiques sont plus petites, même un UNIQLO s'y est installé.
Enfin, le long des voies ferrées, toujours du côté ouest, se trouvent quelques ruelles, comme sorties d'un film japonais des années 1950. On peut à peine s'y croiser. Elles sont sont bordées uniquement de gargottes où l'on ne mange que des brochettes. Ces petits établissements n'ont que quelques places, une dizaine pour les plus grands, face à un comptoir. On s'installe, on prend une bière, et l'on discute avec ses voisins et avec le cuistot. C'est simple, convivial.