10 jours au Japon début janvier, un gros et super week-end à Cuba début février. Retour sur les rotules, du coup ce blog n'avance plus, et les quelques articles prévus restent au fond du panier. J'ai une liste d'attente de projets d'articles longue comme le bras, mais rien ne sort.
Quant au retard, il s'accroit de jour en jour. Pour preuve, le présent article, qui va vous entretenir de ce que j'ai vu au Japon le 1er janvier (oui, 2011, quand même, faut pas exagérer sur le retard).
Alors voilà, que s'est-il passé ce 1er janvier pour moi à Tôkyô ?
Commençons déjà par le 31 décembre. Rassurez-vous, je ne vais pas vous raconter ma vie, mais juste vous dire que traditionnellement, le 31 décembre, la télévision japonaise passe une émission extrêmement populaire : Kôhaku Utagassen. Cette émission est forcément populaire, vu les moyens dépolyés par la NHK : grande salle de spectacle, grosse artillerie au niveau des décors, des vedettes, des vedettes, encore des vedettes, dans des mises en scène prouvant si besoin en était, que les Japonais ne savent pas faire les choses à moitié. J'ai particulièrement retenu le moment où une chanteuse de henka (chanson traditionnelle), habillée tout en plumes et paillettes argentées, dans une robe à traine immense, s'envole dans un oiseau tout en paillettes argentées, encore plus immense que la robe. Un grand moment, même les Japonais qui passaient la soirée avec moi se sont esclaffés.
L'émission était présentée par une charmante jeune femme, très grande. Du coup, elle avait en permanence des chaussures plates pour ne pas trop dépasser les hommes qui l'entouraient. Dommage, des talons hauts auraient été plus seyants, mais ceci est un détail. Quant aux hommes qui présentaient, c'était les membres du groupe ARASHI, que l'on voit partout actuellement. Toutes les 10 minutes, ils changeaient de tenue. Tout y est passé, depuis le kimono blanc jusqu'au smocking doré. Et avec eux, 2 gros singes en peluche, un rouge et un blanc, représentant chacun une équipe : les rouges et les blancs. Au premier rang des spectateurs, une brochette de vedettes de toutes origines, que l'on voit dans les pubs et les dramas. Ce sont eux qui votent pour les rouges ou les blancs.
Après l'émission, la télé fait le tour du Japon : Tottori et ses temples recouverts de 2 mètres de neige, le nord du Japon, où des gens passent le réveillon dans un vieux train, le temple Chion In à Kyôto, où des moines font sonner la grosse cloche, les queues devant un temple à Tôkyô, et enfin, un petit reportage depuis le chantier de la Tôkyô Sky Tree, nouvelle tour de Tôkyô, qui doit être achevée en 2012, mais qui a déjà sa mascotte.
Après tout çà il est minuit, bisous, akeome, dodo, puis c'est le lendemain matin, le 1er janvier, premier jour d'une nouvelle année. Et que fait-on au Japon ce premier jour ? Eh bien on marque l'événement en faisant des choses pour la première fois de l'année : première calligraphie, premier sake, premier mochi, etc.
Par exemple, dès le matin, entre les lapins évoqués dans un précédent article, on a pu voir un reportage sur un concours de calligraphies. Des groupes de collégiennes se sont préparées pendant des semaines, pour réaliser une calligraphie géante. On les voit à l'entrainement (sportif ou militaire), puis on les retrouve le jour J, avec leurs pots de peinture, utilisant de gros pinceaux de 15-20 kilos pour tracer des caractères sur une grande feuille de plusieurs dizaines de m², posée au sol. Plusieurs styles différents, sportif, dansant, etc. Et à la fin, une équipe gagne. Tout le monde pleure, de joie ou de déception, mais c'est un grand moment d'émotion. A la fin, on voit des jeunes filles en pleurs, les mains pleines de peinture bleue, essuyant leurs larmes et se transformant en schtroumpfettes.
Sur cette image, on voit une jeune fille traçant un caractère à la peinture dorée.
Après, on a le premier sake de l'année. On voit à la télé, dans les temples ou autres lieux publics, des cérémonies d'ouverture du sake. Des personnes munies d'un maillet en bois cassent le couvercle d'un gros pot à sake, puis tout le monde vient boire une gorgée.
Ici, dans le hall de l'hôtel Pacific le Daiba, la queue pour boire le sake nouveau. Au premier plan, le tonneau décoré, et son couvercle cassé.
Je sortais du restaurant, mais j'en ai tout de même bu. Il faut faire honneur aux traditions ! Il en va de même pour le mochi. Le mochi est une pâte de riz gluant. Dans un gros récipient en bois, on fabrique la pâte en tapant à l'aide d'un gros maillet, et en arrosant régulièrement avec de l'eau, jusqu'à obtenir une grosse boule bien collante et bien gluante. On en prélève ensuite des morceaux, que l'on mange avec une pête de haricot rouge, ou dans de la soupe.
Cà colle aux dents, et il faut bien faire attention à bien mastiquer, pour ne pas s'étouffer. Il paraît que des personnes âgées meurent étouffées chaque année. Un vrai étouffe bouddhistes !
Sur cette photo, on voit un monsieur taper non pas sur la femme, mais sur le riz situé à l'intérieur du tronc d'arbre. Il faut bien viser le centre du trou, et surtout le moment où la femme qui ajoute l'eau a enlevé sa main. J'ai essayé, sous les OOOOH admiratifs des Japonais.
Ensuite, en version sucrée, çà ressemble à çà : oishisoo !
Derrière, un petit spectacle traditionnel, avec des musiciens, des danseurs masqués et un dragon (parti en coulisses quand j'ai pris la photo : c'est fou comme c'est insaisissables, les dragons !).
Enfin, il faut faire la première visite et la première prière au temple. Et comme il faut la faire le 1er janvier, tout le monde s'y retrouve pour faire la queue. Par exemple, au temple de Narita san, dans le quartier de monzennakachô, il y avait 200 mètres de queue, soit près d'une heure d'attente.
Heureusement, les Japonais sont disciplinés, donc ce n'est pas la bousculade. Qui plus est, de chaque côté de la rue, il y a plein de petites boutiques, donc on peut faire du shopping en attendant. Très important, le shopping au Japon.
Tout le quartier est venu prier, avec les enfants, mais aussi les chiens, qui ont mis leur plus beau manteau. Certains ont mis leur kimono de cérémonie.
Après une heure d'attente, on monte les marches, on lance un pièce, on joint les mains, on prie quelques secondes, puis on repart, le coeur soulagé.