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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 11:51

Voici un petit match entre deux zones de Bourgogne, deux appellations de la Côte de Nuits, dont on dit que les styles sont différents : la plus nordique, Chambertin et ses satellites, juste au sud de Dijon, serait plus virile, et Chambolle, plus au sud, serait plus élégante. Voyons cela.

 

Commençons par un Chambolle-Musigny 2007 Grand Cru de madame Barthod. Le nez est fruité, sur la griotte, et légèrement boisé. C'est droit, doux, joyeux et vif. La bouche est bien acide, très fraiche. Les tanins sont un peu présents, et nécessitent encore quelque temps pour s'adoucir.

 

Le second vin (si je puis m'exprimer ainsi) est un Charmes-Chambertin grand cru, 2007 également, du domaine Huguenot. Il est indéniablement plus fort que le premier, avec un nez plus sauvage, fumé, terre et sang. Après aération, le fruité ressort, sur la cerise noire, avant que le fumé ne reprenne le dessus.

La bouche est acide, mais par rapport au vin précédent, elle est plus opulente, plus sérieuse, plus sombre.

Le lendemain, ce vin sera plus rond, moins sauvage et plus civilisé, moins fumé et plus floral.

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9 septembre 2012 7 09 /09 /septembre /2012 20:51

J'ai quelques bouteilles de ce producteur, obtenues par l'intermédiaire du collègue d'un ami d'ami bourguignon. C'est le genre d'achat que l'on ne peut faire que par l'intermédiaire de locaux, et qui peut se révéler aussi bien un bon plan qu'un plan dit foireux. J'ai pris le risque, et jusqu'à présent, je n'ai pas regretté.

 

Nous avon ici un joli nez sur la cerise, les épices, légèrement floral. C'est un nez puissant, direct, très agréable, mais peu complexe.

 

En bouche, nous retrouvons la cerise, alliée à une bonne rondeur, un bon goût, mais peu de persistance, de l'alcool trop présent à mon goût, et des tanins assez asséchants.

 

Il faut donc boire ce vin sur un repas, où il sera franchement très agréable.

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 20:44

Une nouvelle fois, je me suis fait plaisir avec un vin de Stéphane Heurlier. Jusqu'à présent, je n'ai jamais eu de mauvaise surprise, et ce n'est pas ce vin qui va faire exception à la règle.

 

Pour un achat de 6,50 € chez le producteur, on a un bon fruité (à base de fruits noirs), sur un arrière plan légèrement animal, terreux et floral.

 

La bouche est ronde, plutôt opulente, avec une bonne acidité. Elle est chaleureuse, et relativement rustique.

 

C'est très bon, avec un style plus sudiste et moins frais que les autres vins du même producteur.

 

Photo-281.jpg

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24 août 2012 5 24 /08 /août /2012 16:42

Cette nouvelle fait actuellement beaucoup de bruit, d'une part parce que l'investisseur est un Chinois, et parceque la transaction s'est conclue à un prix dépassant largement les estimations (8 millions € contre 3,5 millions).

 

Les réactions à cette nouvelle sont généralement négatives, ce que je trouve disproportionné. Changeons simplement les mots, et imaginons les réactions avec le titre suivant : "Un Belge rachète 2 hectares en Côteaux du Languedoc". Je serais prêt à parier gros qu'il n'y aurait aucune réaction.

 

D'une part, un vignoble, quelqu'il soit d'ailleurs, c'est de la terre, une partie de la nation, et il est toujours difficile de la voir cédée à des étrangers. Toutefois, Gevrey-Chambertin présente la caractéristique d'être une appellation prestigieuse, et de faire partie de patrimoine national, au même titre que le Louvre ou la Tour Eiffel. Y voir un étranger est donc perçu comme une invasion, voire à un départ de cette terre vers un pays lointain, à l'image de ces châteaux qui sont reconstruits pierre par pierre à l'autre bout du monde.

 

D'autre part, l'acheteur est un Chinois, et au pays des Droits de l'Homme, un Chinois est perçu comme beaucoup plus menaçant qu'un Belge, lui-même plus inquiétant qu'un Français. Cela correspond à un vieux réflexe de repli sur soi, le fameux esprit de clocher, à cause duquel un Français venant d'une autre région peut se voir mettre des bâtons dans les roues par les vignerons locaux, tout simplement parcequ'il n'est pas d'ici.

 

Finalement, ce qui importe le plus au vignoble, c'est que la qualité soit bonne, et que tous les intervenants puissent vivre de leur travail. Que quelques hectares soient possédés par un Français, un Belge, un Chinois ou un Martien ne peut être qu'anecdotique. Il n'est d'ailleurs pas rare que des étrangers investissent dans le vignoble français, avec succès, pour eux et pour le vin français : Peter Fischer ou les Duperré-Barrera en Provence, Suntory au Château Lagrange, et j'en passe. Je préfère un étranger investissant pour produire un vin de qualité plutôt qu'un Français achetant des sommes exorbitantes un domaine prestigieux dans le seul but de rajouter un diamant à son diadème. Ce Français ne va contribuer qu'à créer un vignoble à deux vitesses, se désintéressant totalement du vin.

 

Nous devrions par contre faciliter l'accès à la vigne aux Français cherchant à se lancer dans la viticulture, au lieu de camper sur une position bêtement défensive, et se réjouir en parallèle que les étrangers s'intéressent à notre vignoble. Cela est en effet la preuve que nos vins attirent les étrangers, qu'ils gardent encore une image très forte.

 

A la condition d'exiger que chaque investisseur, quelque soit son origine, ait un objectif positif et qualitatif, nous devrions nous réjouir du fait que notre vignoble attire les étrangers, et que ces derniers y investissent, contribuant ainsi à un enrichissement financier de notre pays.

 

Réjouissons-nous également que des Français investissent à l'étranger, y apportant notre savoir-faire et en ramenant des idées nouvelles.

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 15:40

Au sujet de la libéralisation des droits de plantation de vigne, mesure proposée par l'Union Européenne, les commentaires sont, en France, pour l'essentiel négatifs. Il semble même acquis que cette mesure ne peut être que négative.

 

Le numéro de mai 2012 de la RVF a toutefois laissé entendre une voix discordante dans ce concert de protestations : celle de Michel Rolland, le célèbre oenologue. Je retranscris ici texto son argumentation en faveur de la libéralisation : "C'est une très bonne chose. Tout ce qui est régi par la contrainte est ennuyeux. Les droits de plantation, c'est un pouvoir que l'on accorde à des gens qui ignorent comment çà marche, en l'occurence l'administration. Bien sûr, la libéralisation amènera son lot de filous, mail il y a aussi des grugeurs dans le système actuel, théoriquement contrôlé."

 

L'argumentation est courte, quelque peu simpliste, mais elle a le mérite de proposer une autre vision, et peut donc servir de base à une réflexion plus aboutie.

 

Que redoute t-on dans la libéralisation des droits de plantation ? Tout simplement que les plus gros plantent n'importe quoi n'importe où, abaissant ainsi le niveau qualitatif et éliminant les petits. Cette vision est également on ne peut plus simpliste.

 

Quelque soit le système choisi, il devrait en réalité viser les buts suivants :

- Assurer un niveau qualitatif des vins (français en ce qui nous concerne).

- Assurer un revenu satisfaisant aux vignerons, quelque soit leur taille et leur structure.

- Assurer à la France une compétitivité face à la concurrence.

 

Dans le système actuel, il est clair que les deux derniers objectifs ne sont absolument pas remplis. En dehors de quelques stars non représentatives, les parts de marché des vins français ne sont pas en augmentation, et nombreux sont les petits vignerons dont la production de qualité n'arrive pas à se faire reconnaître. En conséquence, ces vignerons n'arrivent pas à vivre correctement d'un travail de qualité, mais épuisant.

 

Quant à la qualité, est-elle actuellement au rendez-vous ? La réponse est bien entendu à nuancer fortement, la qualité des vins français couvrant tout le spectre, du fort mauvais au plus sublime.

 

Pesonnellement, en tant que consommateur, extérieur à la profession du vin, je pense que la discussion autour des droits de plantation doit s'engager en abandonnant l'esprit de défensive et de repli sur soi qui règne bien souvent dans notre pays.

 

On pourrait par exemple s'orienter vers les tendances suivantes.

 

D'abord, accorder la gestion des droits de plantation non pas à l'administration, généralement peu compétente et très souvent rigide, mais aux intéressés eux-mêmes, les viticulteurs. Après tout, qui sait mieux qu'un producteur ce qu'il faut planter, où et comment ?

 

Pour cela, il serait nécessaire de réformer l'organisation des instances viticoles représentant de façon équilibrée tous les types de structure de production existants, du plus petit producteur au plus gros négociant. C'est peut-être une utopie, mais cela obligerait la profession à être plus unie, et à ne plus considérer le voisin comme l'ennemi à abattre. Les querelles de clocher seraient à remiser au rang de l'histoire ancienne, ce qui serait salvateur pour l'ensemble du milieu.

 

Il conviendrait ensuite de donner à ces instances des objectifs clairs et constructifs : respecter l'équilibre évoqué ci-dessus, les plus gros tirant les plus petits vers le haut. Un autre des objectifs principaux serait bien évidemment la recherche de la qualité.

 

Pourquoi ne pas imaginer dans un second temps que ces instances fonctionnent comme une structure de solidarité, permettant à de jeunes vignerons de s'installer en louant ou achetant des vignes, anciennement ou récemment plantées ? Ces instances créeraient alors un équilibre dans la profession, entre un système fermé et forcément sclérosé, donc vulnérable à la concurrence étrangère, et un système au contraire très ouvert, où les plus gros feraient la loi en éliminant une concurrence qualitative.

 

La viticulture française aurait tout à gagner d'un tel système, qui ne serait malgré tout pas suffisant pour sauver ce secteur. Il faudrait aussi réformer de nombreux freins à l'activité, comme la fiscalité, le droit du travail, et toutes ces législations inutilement contraignantes. Je ne prône pas un libéralisme absolu, mais des règles plus simples, favorisant ceux qui fournissent un travail de qualité.

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 20:59

Si je ne me trompe, ce doit être la première fois que je mentionne un vin de coopérative dans ce blog. Le Cellier des Chartreux est en effet une coopérative, située à Pujaut, dans le Gard, à une dizaine de kilomètres au nord d'Avignon.

 

J'ai des préjugés plutôt négatifs vis-à-vis des coopératives, mais également vis-à-vis des cépages cultivés en dehors de leurs aires de prédilection.

 

Pourtant, ce 100 % chardonnay, en Vin de Pays du Gard, m'a très agréablement surpris. Il est frais, avec des arômes à base de pamplemousse et d'orange, me rappelant un Santenay du Château de Santenay, pour son caractère sudiste tout en restant frais.

 

En bouche, on retrouve la même fraicheur et le même agrément, ceux d'un vin simple qui donne envie d'en boire et reboire, quand l'été sera là, à une terrasse, en apéritif.

 

Il n'a certes pas la complexité d'un grand bourgogne, mais à 5,40 € la bouteille, il se défend plus que bien.

 

Lieu d'achat : Côté Cépage, 96 rue Legendre, Paris 17ème.

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 19:37

Nous n'avions pas sitôt quitté le domaine Richou que nous y retournons, cette fois-ci pour un vin pétillant.

 

100 % chenin, il est élaboré selon une méthode dite ancestrale, à savoir que la seconde fermentation (la prise de mousse) s'effectue avec le sucre naturel des raisins, et non avec une liqueur ajoutée, comme sur la méthode traditionnelle, ou méthode "champenoise". Il n'est pas non plus ajouté de liqueur d'expédition.

 

Le nez, je trouve, est peu complexe, mais agréable, minéral, maritime et floral.

 

La bouche, également agréable, est assez peu acide ; elle est crémeuse, avec des bulles discrètes.

 

L'ensemble est très bien fait, et à 11,90 €, remplace très avantageusement un champagne moyen de gamme, beaucoup plus onéreux.

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29 mars 2012 4 29 /03 /mars /2012 19:29

Julius Renner est une coopérative du pays de Baden, située à Oberkirch, au sud de Baden-Baden. Les vins peuvent être achetés à la boutique, et même dégustés. La gamme est très (trop) importante, il faut donc savoir rester sélectif.

 

Dans cet article, il s'agit d'un pinot blanc (Weissburgunder). Il présente un nez de pamplemousse, de fruits exotiques (mangue) et de pêche, très agréable.

La bouche est fruitée (j'y ai même ressentie de la fraise), fraiche, crémeuse, assez marquée par l'amertume, mais relativement peu acide. La vivacité y est moindre que sur un riesling.

 

Ce n'est pas un grand vin, mais un vin de plaisir, simple, un vin de copains, idéal pour l'apéro.

 

A 5,20 €, vous auriez tort de vous en priver, du moins si vous passez dans la région. En tout cas, une bonne introduction aux vins de la région.

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28 mars 2012 3 28 /03 /mars /2012 19:23

Le domaine Richou est une propriété familiale, discrète, que l'on peut rencontrer sur quelques salons. Il est juste dommage qu'ils ne participent plus actuellement au Salon des Vignerons Indépendants.

 

Il produisent des cuvées de fort bon rapport qualité-prix, comme ce Chauvigné, un 100 % chenin, sec, provenant de schistes et de sols volcaniques.

 

Le nez est minéral, maritime, dominé par la pomme verte et l'orange.

 

La bouche est bien acide, joueuse, elle excite les papilles, et met en appétit.

 

On peut y aller les yeux fermés.

 

Acheté 6,35 €, au Salon des Vignerons Indépendants.

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 17:27

Dans les deux précédents articles, nous avions fait le grand écart entre un vin français des plus classiques, un Bordeaux, et un vin du Nouveau Monde. J'avais alors précisé qu'en matière de vins étrangers, je m'intéressais davantage aux pays européens qu'au Nouveau Monde.

 

L'Allemagne fait partie de ces pays européens, dont la qualité de la production est hélas méconnue. Il est en effet couramment admis en France que les Allemands étaient capables de fabriquer des produits industriels de qualité, mais qu'en matière de bon goût, ils n'étaient pas vraiment doués.

 

Pourtant, si l'on veut bien descendre un peu de notre nuage, il devient clair que le pays qui a donné naissance à Bach, Beethoven, Goethe ou Dürer ne peut être incapable de produire de belles et bonnes choses. C'est le cas, même en matière de vin.

 

Certes, pour un Français, les vins allemands ne sont pas spécialement exotiques, étant généralement élaborés avec les mêmes cépages que ceux que l'on trouve en Alsace. Toutefois, ils présentent des caractéristiques différentes, qui les rendent intéressants.

 

Nous avons ici une bouteille du Schloss Saarstein. C'est un domaine de 10 hectares, proche des frontières française et luxembourgeoise. La production est dominée à 90 % par le riesling.

C'est un Kabinett, ce qui correspond grosso-modo à un demi-sec. Il est classé comme Prädikatswein, soit la catégorie de qualité supérieure, sans chaptalisation.

 

Ce 2008 a étonamment une couleur très pâle. Le nez est minéral est présente des arômes de pomme. Peu complexe, il est néanmoins très agréable.

La bouche est celle d'un demi-sec, mais avec une bonne acidité, et du coup un très bon équilibre qui donne au vin toute sa structure et sa tenue. Comme quoi on peut faire du vin sucré sans molesse.

 

Son taux d'alcool, à 7,5 %, ajoute à l'agrément, tout comme le prix, de 8 €.

Je pense qu'il est difficile de le trouver en France. Je l'ai moi-même acheté chez le producteur.

Ce peut être l'occasion d'un week-end dans une très jolie région.

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